La machine, progressivement aux fins de réduction des coûts, se substitue à l'ouvrier dans les opérations de façonnage.
La fabrication s'organise pour la production de masse et naît alors le travail en série.
L'ouvrier qualifié polyvalent à la formation longue est remplacé, pour le service des machines, par l'ouvrier spécialisé formé sommairement pour l'exécution de quelques gestes qu'il doit répéter
à longueur de temps.
C'est alors le travail parcellaire où chacun n'apporte qu'une faible part à un tout, né présentant qu'un intérêt tout relatif et peu propre à stimuler l'amour du
travail.
La contrepartie de cette désaffection regrettable est l'abaissement du prix de revient d'une production de moindre qualité certes, mais accessible à un plus grand nombre, permettant ainsi l'acquisition de biens à certains qui sans cela n'auraient pu y prétendre.
Est-ce à dire que c'est la mort du métier d'art qu'est le métier d'ébéniste ?
Nous ne le croyons pas.
Il y a encore place pour une production de qualité, requérant les qualités traditionnelles d'habileté et de savoir-faire de leurs exécutants.
A ceux-ci également, échoit le soin de maintenir en bon état, envers et contre les nuisances auxquelles il est exposé, le patrimoine légué par leurs devanciers.
Si la corporation des ébénistes a disparu, il reste des traditions desquelles ne se départent pas
ceux-là même qui ont eu souci d'acquérir habileté et connaissances nécessaires à l'exercice d'un métier noble et disposés à les transmettre à d'autres animés comme eux du souci de bien faire, qui
trouvent, au contact familier des belles oeuvres qu'ils réalisent ou qu'ils côtoient, des sources de satisfactions esthétiques dans l'exercice de leur travail de chaque jour
.
En Voici, en quelques minutes, un bien bel exemple : le défi de la construction de l’Hermione. C'est super.
Prenez quelques minutes cela vaut le coup d'admirer le cadeau que des hommes d'aujourd'hui peuvent offrir à l'océan et à l'histoire en ayant conservé des savoirs
ancestraux.