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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 15:57
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L’histoire du siège XVIIIe siècle retient généralement les grands noms parisiens de la spécialité.
On veut parler des Foliot, Cresson, Tilliard, Delanois...
 dont les seules mentions en ventes publiques suscitent toujours un certain émoi.
Un « provincial », un provincial d’adoption devrait-on dire, peut se prévaloir d’une renommée équivalente.
Pierre Nogaret figure en effet au panthéon des menuisiers.
L’homme passe pour le plus célèbre maître en sièges de province. Car, c’est à Lyon où il est reçu maître en 1745, que ce Parisien de naissance ayant fait son apprentissage dans la capitale choisit de s’installer. Sa réputation franchira les limites régionales.
Sans atteindre les enchères obtenues par les maîtres parisiens, ses réalisations bénéficient d’une belle cote d’amour. Entre Nogaret et le marché, la fidélité de se dément pas ; depuis plusieurs saisons, les résultats affichent une certaine stabilité.
50 000 €
Ensemble de salon comprenant une suite de quatre fauteuils et trois chaises, époque Louis XV, par Nogaret, non signés.
Nice, 4/12/2004, Hôtel des ventes Nice Riviéra.
5 600 €
Paire de fauteuils à dossier plat, estampillés de Nogaret.
Paris, 17/11/2004, Piasa.
   
12 500 €
Paire de larges fauteuils en noyer à dossier plat mouvementé. Estampillés Nogaret à Lyon. Époque Louis XV.
H. 96, L. 72 cm.
Paris, 11/6/2004, Drouot estimations, M. Lepic.
 
36 000 €
Suite de quatre fauteuils en cabriolet en noyer mouluré et sculpté garnis de tissu fleuri. Estampille de Pierre Nogaret (1718- 1771).
Paris, 26/3/2004, Marc-Arthur Kohn.
   
60 000 €
Suite de six fauteuils à dossier plat à la reine en noyer mouluré et sculpté de fleurs et de feuillages, pieds cambrés nervurés, supports d’accotoirs en coup de fouet, estampillés Nogaret, Louis XV, L. 73, P. 61 cm.
Vendôme, 9/1/2005, Vente aux Enchères Cheverny Paris.
 
Estampille de Nogaret à Lyon
sur une suite de fauteuils vendue à Vendôme. Frappée sur une partie visible du meuble, elle présente une petite ligne de majuscules (47 x 2,2 mm).

Primauté de la ligne
Pierre Nogaret c’est un style, une ligne, diront les spécialistes. Un siège de sa main se reconnaît d’un seul regard : un subtil jeu de courbes et de contre-courbes, un accotoir typique, très évasé, une console en coup de fouet, un jeu de moulurations à nul autre pareil, un petit ergot triangulaire qui vient, telle une signature, fréquemment marquer les traverses latérales des sièges à dossier plat.
Équilibre et nervosité, élégance et mouvement, sont les termes qui reviennent le plus souvent pour définir son style.
Une qualité irréprochable enfin, dans la construction, dans le choix des essences et le soin apporté aux éléments de liaison font que ses productions résistent bien aux épreuves du temps.
 Nogaret connaît la grande tradition du meuble, et ça se voit.

L’influence de Tilliard et de Cresson, l’un pour la ligne, l’autre pour la sculpture, prouve, s’il le fallait encore, que Nogaret maîtrisait le savoir-faire des maîtres parisiens.
Mais, loin de se contenter d’adapter les leçons de la capitale, il sut faire oeuvre originale. Plus question d’ailleurs de juger cette production lyonnaise comme une simple transposition régionale du style Louis XV.
Nogaret en a donné une version très personnelle, moins fantaisiste peut-être, mais plus mesurée.

Une production florissante

De son atelier situé rue Dorée, actuelle rue Marius Gonin, sortira quantité de meubles. Bernard Deloche, spécialiste du menuisier, nous apprend d’ailleurs que le fonds d’inventaire établi par la veuve Nogaret en 1772 pour Nicolas Parmantier, son successeur, fait état de 297 sièges.
Cet inventaire permet en outre de monter à huit, là ou généralement un ou deux sont de règle, le nombre de compagnons ou apprentis chargés d’assister Nogaret, une production abondante qui explique donc la régularité des œuvres du menuisier en vente publique. Pierre Nogaret a surtout réalisé des sièges à dossier plat.
 Ils représentent plus de la moitié de sa production et valent plus cher que les cabriolets, une réalité bien différente du XVIIIe siècle.
À l’époque en effet, ces derniers, difficiles à fabriquer, avaient plus de valeur.
Aujourd’hui, une belle paire de cabriolets se vend autour de 4 500 euros alors qu’une paire de fauteuils à dossier plat se négocie à 9 000 euros.
L’analyse vaut pour les sièges cannés, abondants dans la production du maître, leur cote souffrant actuellement de leur relative fragilité.
On leur préfère les fauteuils garnis.
Les cabriolets sont presque systématiquement en noyer, les sièges à dossier plat, indifféremment en hêtre ou en noyer. Le bois doré est en revanche rarissime dans sa production.
On en connaît une série au musée historique de Lyon. Nogaret semble avoir attaché un soin particulier au choix de ses bois, à grain toujours très fin, ce qui autorisait une sculpture délicate.
Cette décoration sculptée n’envahit jamais le siège. Roses, grenades ou pivoines viennent à propos en souligner l’architecture, un juste mariage en guise de signature.
Le maître marquait en outre ces sièges d’une estampille caractéristique, "Nogaret à Lyon" inscrit en petites majuscules.
Cette marque apparaît de manière visible et toujours codifiée.
À l’exception des sièges à châssis, précise Bernard Deloche, elle apparaît
sur la traverse arrière de la ceinture des sièges à dossier plat rembourré ;
sur les cannés, elle se situe sur la traverse du châssis.
Pour les cabriolets, elle prend place au niveau de l’assemblage sur le montant du dossier.

Attention cependant aux fausses estampilles,
il n’est pas rare d’en rencontrer sur le marché.
Un petit truc pour les identifier : les bonnes estampilles ont toujours
la jambe du Y de Lyon qui regarde vers la gauche, à l’horizontale !
Cette marque n’est d’ailleurs pas systématique.
 Il arrivait à Nogaret de ne signer qu’un ou deux sièges d’un ensemble, des ensembles qui, lorsqu’ils sont complets, ont toutes les chances de faire parler d’eux.

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